Plusieurs fonctions peuvent être affectées lors d'un trouble de la parole comme l'articulation (difficultés à produire les sons d'un mot, distorsions, interversions, omission de syllabes, etc.) et la fluidité (répétitions de syllabes, interruptions, etc.)
Le bégaiement est un trouble de la parole qui se manifeste dans la communication avec autrui : la personne qui en souffre ne bégaie généralement pas quand elle chante, quand elle se parle à elle-même ou quand elle s'adresse à un animal par exemple. Le bégaiement se traduit par des difficultés d'élocution affectant la « fluence », ou flux, de la parole : répétition de sons, de syllabes ou de mots, arrêts et blocages, mouvements involontaires du visage, clignement des yeux, etc.
Dans la majorité des cas, le bégaiement apparaît chez les jeunes enfants avant l'âge de sept ans. De plus, il s'agit d'un trouble très fluctuant. L'enfant ne bégaie pas en permanence, il peut bégayer quand il se sent plus fatigué et ne pas bégayer en consultation par exemple.
Le travail de l'orthophoniste se fait non seulement avec l'enfant, mais aussi avec son entourage. En effet, la réaction des parents face au bégaiement de leur enfant est très importante et déterminante dans l'évolution du trouble d'où la nécessité d'aider l'entourage à adopter la bonne attitude.
Ainsi, l'orthophoniste va prodiguer les conseils adéquats aux parents pour qu'ils puissent accompagner leur enfant, lui apporter plus de sérénité et faire en sorte que le but du langage ne soit pas exclusivement pour rendre des comptes, mais aussi pour rire, s'amuser, etc. D'ailleurs, c'est pour cette raison qu'il est conseillé de consulter dès que les parents sont inquiets, car si c'est le cas, ils ne parlent peut-être plus normalement à leur enfant et celui-ci ressent la tension qui en résulte.
Avec l'enfant, le travail consiste principalement à réduire au maximum les facteurs qui déclenchent le bégaiement comme le stress, les émotions, la charge sociale qui repose sur ses épaules, etc. L'objectif est d'empêcher l'enfant d'adopter des tactiques pour lutter contre son bégaiement ou pour le camoufler, car son trouble risque alors de devenir chronique une fois adulte. L'orthophoniste va faire en sorte que la parole reste spontanée chez l'enfant, plutôt que celui-ci se concentre sur son corps et les mécanismes physiques derrière la parole.
Les troubles de l'articulation sont des difficultés à produire des mouvements articulatoires se manifestent par une déformation des sons, une impression de parler du bout de la langue, un zozotement et/ou un passage d'air donnant l'impression que la personne parle avec un objet dans la bouche.
Ces troubles apparaissent chez l'enfant généralement avant six ans et risquent d'occasionner par la suite des difficultés d'écriture et de lecture et d'évoluer en troubles de la communication. Ils peuvent résulter d'une atteinte du système nerveux contrôlant les muscles de la parole ou de problèmes d'audition, mais parfois les origines sont tout simplement inconnues.
Le rôle de l'orthophoniste est de déterminer s'il y a des causes identifiables et de diriger les patients vers les spécialistes adéquats lorsque c'est nécessaire. Il va également mettre en lumière les mouvements qui posent des difficultés et établir un plan de travail adapté pour améliorer la prononciation de l'enfant (une fois que ses huit incisives ont fini de pousser). En parallèle, l'orthophoniste va conseiller les parents sur l'attitude à adopter face à leur enfant. Ceux-ci peuvent en effet aider leur enfant, d'une part en montrant comment eux-mêmes parlent et quels mouvements articulatoires ils activent, d'autre part en l'encourageant quand celui-ci y arrive.
La dyspraxie verbale est un trouble d'acquisition de la coordination (TAC) affectant la prononciation des sons. La parole est un mécanisme complexe faisant intervenir des mouvements de la langue, des lèvres, de la mâchoire, etc. Ces mouvements sont normalement planifiés par le cerveau sans demander d'effort conscient.
L'enfant atteint de dyspraxie verbale éprouve des difficultés à planifier ces mouvements, ce qui nuit à sa capacité à se faire comprendre par autrui. De plus, sa prononciation n'est pas constante : un même mot peut être prononcé d'une certaine manière à un instant donné, puis d'une autre manière quelques instants plus tard.
La dyspraxie verbale est parfois accompagnée de dyspraxie motrice (coordination des mouvements musculaires et articulaires). L'orthophoniste mettra en place des techniques donnant la possibilité aux personnes atteintes de dyspraxie de s'adapter et de progresser à leur rythme.
Date de parution : 2023-09-07
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Publié par : Mon Index