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Ralentissement des mises en chantier au Canada : mars 2025 marque une baisse nationale malgré une hausse notable à Montréal
Selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), les mises en chantier d’habitations ont poursuivi leur tendance à la baisse en mars 2025, avec une diminution marquée à l’échelle nationale. Montréal fait toutefois figure d’exception, avec une croissance importante des projets résidentiels collectifs.

Une tendance de fond à la baisse
En mars 2025, la moyenne mobile de six mois du nombre désaisonnalisé et annualisé de mises en chantier d’habitations s’est chiffrée à 235 316 unités, soit une baisse de 0,7 % par rapport au mois précédent. Cette tendance, calculée à partir d’une moyenne mobile, permet de lisser les fluctuations mensuelles parfois marquées et offre un indicateur plus stable de l’évolution du marché de la construction résidentielle. Elle confirme un ralentissement progressif de l’activité dans la majorité des régions du pays.
Cette baisse reflète une conjoncture économique encore tendue, marquée par des coûts élevés pour les promoteurs immobiliers, un accès au crédit restreint et une confiance du marché toujours fragile, malgré les efforts gouvernementaux pour soutenir l’offre de logements.
Le nombre de mises en chantier en recul d’un mois à l’autre
En données mensuelles désaisonnalisées et annualisées, les mises en chantier ont atteint 214 155 unités en mars, contre 221 405 unités en février, ce qui représente une baisse de 3,3 %. Ce recul touche toutes les grandes régions canadiennes et témoigne d’un ralentissement généralisé, en particulier dans le secteur des logements collectifs, où l’investissement est plus sensible aux variations économiques et aux délais d’approbation municipale.
Dans les centres de 10 000 habitants ou plus, la baisse est estimée à 2,8 %, soit 203 285 mises en chantier contre 209 093 en février. Quant aux régions rurales, la SCHL estime leur contribution à 10 870 unités, ce qui est relativement stable dans le contexte global.
Une baisse importante d’une année à l’autre
En comparaison avec mars 2024, le nombre réel de mises en chantier a chuté de 12,5 % dans les centres urbains de plus de 10 000 habitants, passant de 17 052 à 14 924 unités. Cette diminution sur douze mois illustre les défis persistants du secteur, notamment les coûts de financement, l’inflation des matériaux de construction et la complexité réglementaire.
Ce repli affecte particulièrement les marchés de Toronto et Vancouver, où le ralentissement des projets résidentiels est accentué par une saturation du marché, une hausse du prix des terrains et une demande qui, bien que forte, ne suffit pas à compenser les freins à la construction.
Montréal, un contre-exemple de dynamisme
Malgré la tendance nationale à la baisse, Montréal se distingue par une augmentation impressionnante de 138 % des mises en chantier réelles par rapport à mars 2024. Cette performance s’explique en grande partie par une forte croissance des logements collectifs, notamment les immeubles à logements multiples, qui continuent de croître pour répondre à la demande en milieu urbain.
Cette dynamique positive s’inscrit dans les efforts des promoteurs et des autorités municipales à favoriser la densification, l’abordabilité et la proximité des services. À l’inverse, Toronto affiche une chute de 65 % et Vancouver, une baisse de 59 %, principalement dans les logements collectifs, mais également dans les maisons unifamiliales.
L’importance de la tendance sur six mois
La SCHL rappelle que les chiffres mensuels peuvent être volatils et trompeurs s’ils ne sont pas interprétés à la lumière des moyennes à plus long terme. C’est pourquoi la tendance sur six mois constitue un indicateur clé pour évaluer l’offre potentielle de logements à venir et pour guider les politiques publiques.
Le marché des logements collectifs, très présent dans les grands centres, est particulièrement sujet aux fluctuations mensuelles importantes. De ce fait, une lecture prudente des statistiques est essentielle pour bien comprendre les dynamiques à l’œuvre.
Un contexte exigeant pour la construction résidentielle
La SCHL souligne que ces statistiques permettent d’analyser l’activité sur le marché du neuf, tout en comparant les données à plus long terme pour identifier les tendances structurelles. Elle insiste sur son rôle dans la promotion d’un marché immobilier stable, durable et équitable, notamment par l’entremise de ses produits d’assurance prêt hypothécaire et de ses recherches.
En collaborant avec les gouvernements, les acteurs du secteur privé et les organismes sans but lucratif, la SCHL vise à favoriser l’accès au logement, à stimuler la construction locative, à soutenir la transition climatique du bâti et à améliorer l’équité dans l’accès au logement. Dans ce contexte, la baisse des mises en chantier demeure préoccupante, surtout dans un contexte de pénurie de logements abordables dans plusieurs régions.
Source : Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL) / CNW
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Date de parution : 2025-04-15
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Publié par : Mon Index