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Rapport sur la santé et le bien-être des hommes et des femmes à Montréal : Inégalités et besoins spécifiques des hommes
Un nouveau rapport publié par la Direction régionale de santé publique du CIUSSS du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal révèle des disparités importantes entre les hommes et les femmes de Montréal sur divers indicateurs socioéconomiques, familiaux et de santé.
Ce portrait statistique met en lumière des défis spécifiques auxquels les hommes sont confrontés, notamment une espérance de vie plus courte, des comportements à risque plus fréquents et un accès limité aux soins de santé.
La précarité socioéconomique des hommes : un phénomène méconnu
Le rapport souligne que la précarité socioéconomique des hommes est souvent ignorée dans les discussions publiques. Par exemple, les hommes célibataires âgés de 18 à 64 ans présentent des taux de faible revenu légèrement supérieurs à ceux des femmes seules. De plus, les hommes cisgenres représentent 78 % des personnes en situation d'itinérance de rue et 75 % de celles en ressource d'hébergement d'urgence. Ces facteurs contribuent à des problèmes de santé physique et mentale, ainsi qu'à l’adoption de comportements autodestructeurs.
Le salaire médian des hommes à Montréal est plus élevé que celui des femmes (35 200 $ contre 32 800 $), mais l'écart de revenu masque d’autres statistiques préoccupantes, telles que le recours plus fréquent des hommes à l’assistance sociale (7,8 %) par rapport aux femmes (6,5 %).
L'éducation : un défi de taille pour les hommes
Les hommes sont également plus vulnérables sur le plan éducatif. Les garçons ont 1,5 fois plus de chances de quitter l’école secondaire sans diplôme. De plus, les hommes sont moins nombreux à obtenir un diplôme universitaire et plus nombreux à ne posséder que le diplôme d’études secondaires. L’étude note également que la proportion d’élèves en difficulté d’apprentissage est près de deux fois plus élevée chez les garçons, et les garçons sont trois fois plus nombreux que les filles à être diagnostiqués avec des troubles du spectre de l’autisme (TSA) ou des troubles envahissants du développement (TED).
Comportements à risque plus fréquents chez les hommes
Les hommes présentent une incidence plus élevée de comportements nuisibles à la santé tels que la consommation excessive de boissons sucrées, de tabac, d'alcool et de cannabis. Cependant, un point positif est qu’ils sont plus nombreux à être physiquement actifs, un facteur qui contribue à une meilleure santé générale.
Les hommes plus vulnérables aux problèmes de santé
Les données du rapport montrent que les hommes sont plus susceptibles de souffrir de diverses maladies, notamment les maladies pulmonaires obstructives chroniques, le diabète, l’hypertension artérielle, les maladies cardiovasculaires et certains types de cancers. En revanche, les femmes souffrent davantage de maladies neurodégénératives et de troubles musculosquelettiques.
Isolement et accès aux soins : un défi majeur
Jean-Yves Desgagnés, spécialiste des inégalités socioéconomiques, souligne que l’isolement des hommes, souvent exacerbé par la précarité économique, complique leur accès aux soins de santé. Cet isolement augmente les difficultés pour les hommes à demander de l’aide et à recevoir les soins nécessaires. Il est donc crucial de briser ce cycle d’isolement pour améliorer l'accès aux services de santé adaptés.
Augmenter l'accès aux soins pour les hommes vulnérables
Raymond Villeneuve, président du Regroupement des organismes pour hommes de l'île de Montréal (ROHIM), plaide pour une meilleure accessibilité aux services de santé pour les hommes les plus vulnérables. Il suggère d'intégrer les services des organismes communautaires spécialisés dans la santé et le bien-être des hommes avec ceux du réseau de la santé et des services sociaux pour répondre aux besoins complexes des hommes en précarité.
Conclusion : Agir pour l’égalité et le bien-être des hommes
Le rapport présente un portrait inquiétant de la situation des hommes à Montréal, mais offre également des pistes pour améliorer leur accès aux soins et réduire les inégalités sociales et de santé. La collaboration entre les organismes communautaires et les structures de santé publiques est essentielle pour créer un environnement propice à l’épanouissement et à la prise en charge des hommes, notamment ceux qui sont les plus fragilisés.
Source : Regroupement des organismes pour hommes de l'Île de Montréal (ROHIM) / CNW
Ressources et références
Date de parution : 2024-11-20
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Publié par : Mon Index